vendredi 27 novembre 2009

République démocratique du Congo

L'impunité, base du mal congolais 

Vendredi 27 novembre 2009

La société congolaise est gangrenée par un mal institutionnalisé qui s'appelle la corruption. Aucun secteur n'échappe aujourd'hui à ce qui ressemble à une peste. De l'école à l'église en passant par l'administration publique, la société civile, l'armée, la police, le monde des affaires sans oublier la politique. Les exemples sont légion pour confirmer nos allégations. D'ailleurs aucun observateur sérieux des faits et gestes des Congolais ne peut avoir le courage d'émettre une opinion contraire.

Ce qui paraît paradoxal et même révoltant le silence affiché par les autorités compétentes face à des actes délictueux commis chaque jour à longueur de journées, au vu et au su de tout le monde. Nous en voulons pour preuve les quelques cas ci-après : le détournement de la solde et des vivres des soldats au front à l'Est du pays, la perception illégale des amendes transactionnelles par les éléments de la Police de la circulation routière (PCR) sur la voie publique, la construction anarchique des maisons sur le site de Metelsat à Binza, la vente illégale des armes aux FDLR par certains éléments des FARDC, etc.
C'est que nous avons appelé silence qui engendre l'impunité qui, elle, favorise malheureusement la corruption qui constitue un grand handicap dans la reconstruction de notre pays.
La question fondamentale que d'aucuns doivent se poser aujourd'hui est celle de savoir jusqu'à quand tous ceux qui ont les prérogatives de réprimer divers genres d'infractions vont-ils continuer à garder cette attitude de passivité ? Est-ce de la complicité, l'indifférence ou l'incompétence?
Il est un fait certain que tant que les auteurs d'actes répréhensibles et par le droit et par la morale demeurent impunis, notre société ne sortira jamais des pénombres et des sentiers battus. C'est pourquoi, il importe dès lors de restaurer la politique de fermeté et de sanction vis-à-vis des délinquants de tous genres. Cela doit passer premièrement par la restauration de l'autorité de l'Etat qui exige certaines exigences dans le chef des détenteurs du pouvoir.
Au nombre de ces exigences il y a comme dit plus haut, la fermeté. Une autorité doit éviter notamment la complaisance, la tergiversation et le doute quand il s'agit de prendre des décisions. Avant de se décider, elle (autorité) doit suffisamment mûrir la décision à prendre pour éviter qu'elle soit remise en cause.
A part la fermeté, un détenteur du pouvoir ne doit pas accepter de subir des pressions de ses proches. Il doit demeurer indépendant et autoritaire.
Au-delà de toutes ces qualités, celui qui incarne la puissance publique doit être moralement intègre pour éviter d'être pris à parti par ceux qu'il peut sanctionner. En d'autres termes, il est appelé à être un modèle, exempt de tout soupçon.
En cette période de l'opération tolérance zéro, il doit être mis fin à l'impunité si nous tenons à combattre les antivaleurs sur toutes ses formes dans notre pays. A défaut, cette opération deviendra un slogan creux et nous allons continuer à tourner en rond.

Rombaut Ot.

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