samedi 13 février 2010

Où va l'Afrique ?

Quelques constats accablants :

- L'Afrique détient plus d'un tiers des richesses en matière première de la planète et reste le moins industrialisée.
- L'Afrique n'a aucune usine d'armement et compte le plus grand nombre d'armes par personne.
- L'Afrique est le continent qui a vu naître l'homme et qui en voit le plus mourir.
- L'Afrique a le plus gros potentiel de développement et reste le continent le plus sous-développé.

Les plus grands prédateurs de l'Afrique :

- La Banque Mondiale
- Le Fond Monétaire International (F.M.I.)
- Les États - Unis
- L'Europe
- Les réseaux occultes d'influence

Les alliés dans la place :

- Les dictateurs "hommes de paille"
- Les Multinationales sans scrupules
- Les médias à la solde des politiciens véreux

Que faire ?

- Comprendre pour mieux agir
- Se regrouper pour être plus fort
- S'investir pour ne plus subir

Source : Mouvement Européen de Défense de la Démocratie en Afrique (MEDDA)

 

mercredi 10 février 2010

Près de 11000 femmes violées en 2009 dans l'Est de la République démocratique du Congo

Kinshasa | Mercredi 10 Février 2010 à 09:04:04

Les statistiques sont fournies par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). En dépit des efforts fournis, notamment par le gouvernement congolais dans la lutte contre les violences sexuelles, des milliers des femmes congolaises des provinces de l'Est du pays, ont été victimes des viols en 2 009, rapporte radiookapi.net
Une victime de violences sexuelles (archives)
Rien que pour les deux provinces du Kivu, le nombre des victimes du viol est estimé exactement à 8 333, a précisé Cécile Charot, conseillère principale en charge des questions de violences sexuelles au FNUAP. Les chiffres approchent 11 000 avec la Province Orientale, le Katanga et le Maniema, a-t-elle ajouté. Tout en saluant les efforts fournis par les autorités congolaises dans la lutte contre ce fléau, le Fonds des Nations unies pour la population appelle le gouvernement de la RDC à davantage d'engagement, a souligné Cécile Charot, précisant que le FNUAP a pour sa part mis en part, depuis 2 009, une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre qui inclut comme axe prioritaire les violences sexuelles. « Nous souhaitons que le gouvernement continue son soutien et appuie tous les partenaires qui sont engagés pour les aider dans cet effort », a conclu la conseillère principale chargée questions de violences sexuelles au FNUAP.


dimanche 7 février 2010

Les malheurs du Sud Kivu : Lettre ouverte au Gouverneur de la Province, Monsieur Louis Léonce MUDERWA

 ASFCO BUKAVU adresse cette lettre ouverte à  Son Excellence Louis Léonce MUDERHWA, Gouverneur de la Province du Sud Kivu  à  BUKAVU / République démocratique du Congo
 
Excellence,
C'est avec un sentiment de profond patriotisme et en toute franchise et hardiesse que venons auprès de votre haute autorité vous présenter ce qui nous tient à cœur ces jours ci.
Excellence,
Nous tenons avant toute chose à vous présenter nos vœux les meilleurs de bonheur, de santé et de longévité pour l'année 2010 qui vient de commencer à peine. Cette année que, tous les sud kivutiens, voudraient finalement voir l'aube d'une année de paix réelle et véritable et de développement de leur chère province, longtemps meurtrie et appauvrie par Des guerres à répétition aux mobiles et contours flous jusqu'à ces jours et dont ils ignorent les causes.
Excellence,
La province du sud – Kivu que vous dirigez depuis plus d'une année se trouve être parmi les provinces qui Ont été Le plus touchées par les nombreux conflits qui secouent depuis 1994 la région Des grands lacs africains en général et la partie orientale de Notre pays en particulier. Ces conflits Ont fait de Notre province une province sinistrée, une province où l'on viole plus de femmes que partout en RDC, une province sans infrastructures de base, sans routes, sans écoles in hôpitaux, une province où l'on tue les gens comme Des mouches sans que rien NE soit fait pour retrouver et punir les auteurs de ces actes abominables, une province où les enfants n'ont pas accès à l'école, une province où les défenseurs de droits humains, les journalistes, les étudiants et autres élites sont systématiquement poursuivis, menacés et lâchement abattus pour Des causes non élucidées et par Des gens toujours introuvables.
Excellence,
Les élections de 2006 organisées pour la toute première fois dans Notre pays avaient suscité un grand espoir dans les cœurs de tous les congolais, qui en voyaient la fin du long cauchemar de leur misère et espéraient voir leur pays prendre de l'envol et se développer enfin. Fort malheureusement cet espoir s'est vite fondu comme la neige au soleil. L'espoir s'est envolé et IL cède as place aux doutes et déception.
Excellence,
Alors que certaines provinces, is pas toutes, se mettaient sur les rails du développement au lendemain de la mise en place Des institutions provinciales, Notre province, par accoutumance ou par malédiction, s'est trouvée butté à Des crises institutionnelles ayant entraîné la destitution par l'assemblée provinciale de votre prédécesseur, L'honorable Célestin CIBALONZA, puis à son rétablissement par la cour suprême de justice et enfin à as démission quelques jours après. Celle-ci a laissée la charge de la province entre les mains Des intérimaires avec que tout ce que cela comporte toujours, dans Notre pays où la culture politique et citoyenne demeure paroissiale, don't Des détournements massifs de deniers publics, la priorité étant de se préparer à l'après pouvoir. Et toute la population du Sud-Kivu se posait mille et une questions, certains n'hésitaient même pas à dire que leur province était donc maudite. Dans tous les couloirs et salons Des partis et regroupements politiques on NE jurait que d'un mot : trouver l'oiseau rare capable de redonner espoir aux sud kivutiens. Après plusieurs tractations, comme toujours dans Notre pays, Le choix de la haute hiérarchie de l'AMP, au pouvoir, s'est porté sur votre éminence et après élections à l'assemblée provinciale, vous avez été élu avec une majorité écrasante à la tète de la province du sud Kivu.
Excellence,
Vous Le savez bien, au tant que nous, que votre accession à la tète de cette province, après ce temps de tension inter institutionnelle, nous avait encouragé et  la population du Sud Kivu avait cru et avait dit : enfin, c'est Le décolle de Notre province, c'est Le moment du développement de la province. Étant un garçon B.K, grandi à Bukavu, nous avions senti que tout Bukavu avait placé son espoir en vous et se disait que cette fois-ci Notre ville allait retrouver son image perdue.
Excellence,
Permettez-nous de vous poser cette question : `' Excellence, en toute honnêteté et courage, dites –nous clairement is vous avez rencontré les attentes et les espoirs de la population du sud – Kivu en général et de celle de la ville de Bukavu en particulier '' Dans l'hypothèse où votre réponse serait négative, nous vous demandons de faire tout ce qui EST à votre pouvoir pour rencontrer nos attentes et gagner Notre confiance. Il n'est jamais tard pour mieux faire, dit-on.
Excellence,
A l'œuvre on reconnaît l'ouvrier, dit-on. Certes, vous pensez avoir fait quelques choses, comme vous-même et votre entourage, ne cessez de le dire à longueur de journée, et dans vous tours dans la province qu'en ces derniers temps semblent se multiplier et qui, selon la modeste manière de voir de nos populations  cachent des intérêts à vous personnels. Excellence, permettez –nous alors  de vous dire tout haut et en toute franchise que les gens sont mécontentes et que vous êtes loin de rencontrer les attentes et espoir de Sud kivutiens et Bukaviens. Vous êtes en train de les décevoir avec brio, et vous en êtes certainement sur au tant que nous.
Excellence,
Nous saluons les efforts que vous semblez fournir, les fameux trois  kilomètres témoin, à raison d'un kilomètre par commune, sur la trentaine de kilomètres nous promis par votre gouvernement pour l'ensemble de la voirie de Bukavu, ne voyez vous pas que c'est une goute d'eau dans l'océan ? Mais on ne peut pas blaguer avec vos gens, car ils ont oreilles et yeux pour écouter et pour voir. En plus, avec tous les flous qui entourent l'attribution de ces marchés aux différentes entreprises, ne trouvez vous pas qu'il y a à se poser de questions ? Construire des routes, c'est bien et nous vous encourageons, mais faut-il qu'elles le soient dans des conditions aussi transparentes que possibles; ceci vous éviterait toute sorte de suspicion autour de ces contrats et vous serez donc calme dans votre conscience. Excellence, savez – vous que le sud – Kivu ne se limite pas seulement à Bukavu ? Savez-vous aussi qu'aucune route en province n'est jusque là réhabilitée et contrairement à vos promesses ? Quid de la route Bukavu – Kamaniola ? de la route Burhale – Shabunda ? Et de tant d'autres routes de desserte agricole ?  Nous pensons que vous êtes mieux informé, plus que nous, de l'état dans lequel se trouve ces jours la route Bukavu – Goma, une route, pourtant d'intérêt capital pour notre province et pour la ville de Bukavu et qui est en voie de disparition? Qu'en dites – vous ?
Excellence,
De plus en plus de voix, dignes de confiance, affirment que rien ne marche entre vous et votre adjoint, le vice gouverneur Jean – Claude KIBALA, et pourtant c'est ce dernier qui est sensé être votre collaborateur numéro un avec lequel vous avez pour la mission de diriger la province et l'amener à son développement. Selon plusieurs sources et à comprendre vos déclarations réciproques sur différents médias, notamment sur l'épineuse question de l'éclairage public, pour lequel un contrat a été signé avec une entreprise de la place sans pour autant que les obligations légales régissant de tels types de contrat, vous les connaissez très bien en votre peau d'éminent juriste, ne soient respectées, l'ont suffisamment prouvé. Excellence, puissiez- vous avoir le courage de nous dire en toute franchise et vérité ce qui serait à la base de cette zizanie et cacophonie au sommet de l'exécutif provincial? Pensez qu'il est possible de réaliser votre mission dans un climat de conflictualité au sommet de la province ?
Excellence, savez- vous aussi que ce même climat de conflictualité régnerait tant à la mairie que dans toutes les trois communes de la ville ? Certainement oui, car vous-même l'avez déjà déclaré il y a plusieurs mois ; mais qu'avez-vous fait pour remédier à la situation ? Vous n'avez rien fait ; non pas parce que vous n'avez pas les moyens et le pouvoir, mais peut être parce que vous vous retrouvez vous aussi dans les mêmes circonstances avec votre adjoint, nous saluons votre honnêteté, excellence.
Excellence,
La question de l'insécurité n'en parlons même pas ; la question semble vous dépasser  comme vous l'aviez bien dit en la cathédrale notre dame de la paix lors du deuil de l'Abbé CIZIMIA. Des mesures pour lutter contre cette insécurité récurrente avaient été prises par votre gouvernement, notamment le recensement et casernement de tous les militaires, l'interdiction de la vente des boissons fortement alcoolisées, la fermeture des cinés – vidéos et autres maisons de tolérance, …que sont devenues ces mesures excellence ?
Excellence,
C'est depuis le 05 janvier 2010 que les enseignants du sud – Kivu ont débrayé et n'exigent que l'application des résolutions issues de la table ronde sur le système éducatif tenu à Bukavu en Août de l'année passée et auquel votre gouvernement a activement pris part. Ces résolutions ont été prises par votre gouvernement, mais quoi de plus juste et honnête que de les appliquer ? En les prenant, ne saviez-vous pas qu'il n'y avait pas encore transfert des responsabilités aux provinces comme vous aimez le dire vous-même et votre ministre ayant dans ses attributions l'enseignement primaire et secondaire et qui, sous d'autres cieux où la démocratie est avancée et où l'on tient à sa réputation, aurait démissionné depuis longtemps, trouvez-vous vraiment excellence que ceci serait une excuse ? Ayons la culture du respect de nos engagements, nous vous en prions.
Excellence,
Nous ne pouvons pas terminer cette lettre sans vous dire la déception et la totale indignation qui nous animent en ces jours en écoutant vos propos tenus au cours de votre dernière conférence de presse le vendredi 29 janvier2010.
Excellence,
Grande a été la surprise de plus d'un sud kivutien d'entendre de votre bouche des propos aussi lourds, humiliants, dégradants, injuriant et scandalisant. Vous nous avez désagréablement surpris et scandalisés. Nous vous disons grandement merci, nous les vautours et nous vous prions d'arranger notre situation sociale afin que nous ne continuions plus à manger aux poubelles. On n'injurie pas le crocodile alors qu'on n'est pas encore traversé le fleuve, dit une sagesse africaine. Il faudra en finir avec tous ces mots qui remplissent vos bouches et de ses promesses inutiles. Si on vous a choisi c'est parce le peuple du Sud Kivu vous voit son serviteur pour le bien et pour le développement de cette Province. Le Sud Kivu a beaucoup d'argent qui lui provient des différentes taxes payés par nous tous et qui pourraient bien servir à rendre cette province le véritable jardin de la République.
Excellence,
Pour terminer, nous vous demandons :
- de vous mettre au service de la population et de ne pas céder aux manipulations,
de redoubler vos efforts pour assouplir la misère de la population et reconstruire notre province,
- de tirer toutes les conséquences, en tant qu'homme d'État, de tous les malaises et crises qui
  sévissaient en province du Sud Kivu,
- d'avoir le respect de vos administrés et électeurs et de vous mettre à leur écoute par des séances
  d'échanges avec toutes les couches de la socièté,
- de suivre les bons exemples de vos collègues gouverneurs, qui ne se cachent pas derrière le non
  transfert des charges aux provinces, et développent suffisamment leurs provinces avec les moyens
  et ressources locales, les députés provinciaux qui reviennent du Katanga peuvent vous renseigner à
  ce sujet,
- de prêcher par des actes et non par des paroles et de rendre visibles au Sud Kivu les cinq chantiers
  de la république,
- de mettre fin à ce climat de méfiance et de conflictualité qui a élu domicile à NYAMOMA et dans
  différents ministères afin de parler un même langage dans le souci de développer notre province,
- de prendre le courage de présenter publiquement et en toute responsabilité vos excuses à vos
 administrés et électeurs pour vos propos discourtois et indignes par vous leur tenu et vous ne
 perdrez rien, bien au contraire…
Excellence Monsieur le Gouverneur,
Nous remercions d'avoir pris de votre précieux temps pour nous lire, pour lire vos administrés, vos électeurs et nous espérons que vous prendrez en compte notre mot.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Gouverneur, l'expression de nos sentiments patriotiques.
Ainsi fait à Bukavu, ce 06 février 2010
Pour l'Antenne Libre ASFCO,
Me Jean - Chrysostome KIJANA (Président)
Me Jean Dominique KIMENGELE (Vice-président )
 
ANTENNE LIBRE Amis Sans Frontières du Congo (AL-ASFCO), asb
BUKAVU / SUD - KIVU / REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
+243 85 36 32 679  +243 81 46 35 261

vendredi 5 février 2010

Lu pour vous par Christophe BINTU

Mot prononcé par Mme Venantie Bisimwa Nabintu à l' occasion de la cérémonie de son couronnement par l'UCL au titre de  Docteur honoris causa

Monsieur le Recteur de l'Université Catholique de Louvain, Mme et Messieurs les lauréats Docteurs  honoris causa, Mesdames, Messieurs les membres de la grande communauté universitaire de l'UCL, Mmes, Mlles et Messieurs qui depuis Septembre 2009, vous démenez pour notre arrivée en Belgique et pour y passer un séjour agréable, Distingués invités, chers compatriotes,
En ce jour mémorable du 02 février 2010, où l'Université Catholique de Louvain nous  décerne le  titre  très prestigieux de Docteur honoris causa dans le cadre du thème « Les crises : l'opportunité d'innover », nous exprimons notre sentiment de gratitude à vous tous ainsi qu'à tout le peuple Belge pour la pensée et l'action positives envers l'Afrique en général et la République Démocratique du Congo, mon pays, en particulier, et plus spécifiquement envers la femme africaine.
Depuis que le titre de Docteur honoris causa m'a été révélé par la lettre officielle du Recteur de l'UCL datant du 15 Septembre 2009, nous recevons beaucoup de messages de félicitations, d'encouragement  de la part des gens qui se reconnaissent dans  ce titre. Du Sud Kivu à Kinshasa, des groupes de la société civile, du monde universitaire et de cadres  politiques s'organisent spontanément pour l'accueil, l'information et la vulgarisation du message sur le titre de Docteur honoris causa. Quand nous  constatons  cette spontanéité et cet honneur sur notre  modeste personne,  nous  réalisons notre responsabilité  vis-à-vis des attentes énormes suscitées par ce titre dans une société instable,  exigeant de plus en plus  d'innovations.
En fait, la RDCongo est l'un des pays africains les plus instables. En 43 ans d'indépendance,  de 1960 à 2003, le Professeur Mulyumba à dénombré 10 guerres, soit en moyenne une guerre tous les quatre ans.
Particulièrement, les  guerres  démarrées en 1996 et 1998 ont eu un caractère spécial, celui d'avoir été sous  procuration à travers les pays voisins d'une part et ciblaient les populations civiles avec  accent sur les leaders et les femmes, d'autre part. (Guerre par procuration, HRW). Ces guerres d'accès aux ressources naturelles ont permis aux pays voisins de réaliser leur propre agenda lié à l'implantation des populations, au dépeuplement  progressif de la RD Congo suite aux massacres et aux violences sexuelles, à la désagrégation des structures sociales  et économiques  en décapitant  le leadership coutumier, religieux  et   intellectuel et en se garantissant le contrôle du pouvoir politique en RD Congo. Si les guerres précédentes ont utilisé les armes à feu et les armes blanches pour atteindre leurs objectifs, celles d'à partir de 1996 ont intégré des armes plus insidieuses, à destruction parfois lente mais sûre, notamment les violences sexuelles.  Les violences sexuelles ont été intégrées comme arme de guerre pour   détruire les organes génitaux des femmes congolaises de tout milieu,  rural comme urbain.  Un autre effet recherché dans l'utilisation des violences sexuelles est celui psychologique, d'humilier l'homme congolais, le déséquilibrer pour qu'il perde confiance en ses capacités, ses capacités de se défendre, de défendre sa progéniture, de défendre son espace vital (RFDP, IA, RFDA, 2004). Elles visent  aussi la désagrégation des structures familiales, cellule de base de la société congolaise. Elles visent  encore à anéantir  les capacités de production et de reproduction du peuple congolais. Elles ont beaucoup répandu le VIH/Sida (CRS, 2005). C'est suite à  ces atrocités que plusieurs rapports produits par  les organisations de la société civile ont qualifié ces dernières guerres de « guerre d'extermination des communautés congolaises » (CCVS et CRAFT).
Aussi, la  trentaine d'années de dictature entretenue par des forces politiques et économiques, avait-t-elle déjà contribué  à la fragilisation de la société congolaise  dans  tous les domaines. Les valeurs positives (de travail, de service public, d'amour de la patrie,…)  se noyaient  avec l'accroissement de la pauvreté d'un grand nombre de citoyens et l'insuffisance d'éducation civique. Cela laisse douter sur le caractère démocratique des régimes en place car ils n'améliorent pas les conditions d'existence des populations.
L'instabilité en République Démocratique du Congo repose sur la stratégie de priver le pays de dirigeants responsables. A son avènement au  pouvoir, tout  Président ou Premier Ministre  congolais est placé devant un choix, celui de servir les intérêts des puissances impérialistes d'un côté et celui de servir son peuple,  de l'autre côté. Ceux qui  ont privilégié l'intérêt du peuple ont été assassinés. Et ceux-là qui ont bafoué les intérêts du peuple sont devenus des dictateurs et ont mal fini.
L'assassinat de ces leaders politiques, déclarés par la suite héros  nationaux,  a laissé  chaque fois derrière  eux, dans le chef des masses populaires, le goût d'un bien-être  raté.
Dans ce contexte, les violations des droits humains deviennent le lot quotidien et une partie de la population se sent interpellée et s'engage dans l'action pour la promotion et la protection des droits humains.
Quand, suite aux déplacements forcés et à l'occupation de leur terroir par les forces étrangères, les  populations congolaises ont compris que leur terre nourricière était en train de leur être  arrachée, elles se sont mobilisées pour barrer la route et réduire l'expansion de l'occupation,   dénoncer le complot  et la trahison. Les femmes, contrairement à leur désintérêt habituel à la chose publique, ne sont pas restées inactives. Aux côtés des organisations des droits de l'homme, les organisations féminines se créent et s'investissent  dans la défense des droits humains.
  De notre côté, nous avons voulu confronter les détenteurs du pouvoir de fait et celui international avec le triste constat de violation du droit international humanitaire et de la charte  internationale des droits de l'homme.
La défense des droits humains  est notre point d'entrée dans  le combat pour le développement de notre société et il s'agit  avant tout du droit d'avoir un pays où il fait beau vivre et où les citoyens jouissent des droits, accèdent équitablement aux ressources et les contrôlent.  Ceci étant un droit pour tout peuple et partout,  le Congolais aussi devra en jouir.
Pour nous, femmes, il a été  essentiel pour notre survie de nous saisir de la situation de cette crise comme une opportunité pour revendiquer plus de considération et une position d'égalité dans la société afin de garantir notre participation à la prise de décision et réduire notre vulnérabilité à la violence.
Toutes nos actions répondaient à cette vision et étaient basées sur la conception suivante :
La femme va  accéder à une position sociale équitable par le développement de ses capacités personnelles.  Le développement des capacités personnelles des femmes constitue une condition pour le développement de la société toute entière ;  il passe par  l'éducation formelle et informelle à travers laquelle seront promues des valeurs positives de patriotisme, de partage et d'équité. Nous voulons toujours promouvoir tout ce qui favorise le développement de ces capacités personnelles (physiques, intellectuelles, morales,…) et empêcher par tous les moyens ce qui les entrave. C'est ça le sens du combat que nous menons en tout temps et en tout lieu et qui doit continuer avec ou sans nous.
La mise en œuvre de cette vision se réalise à travers les activités que nous menons au plan national et international. Ces activités visent à:
  • Promouvoir la prise de conscience dans le chef des femmes instruites et non instruites,  de leur droit à s'exprimer dans la société, à  s'associer  et se doter par leur propre initiative des cadres  d'expression, de défense de leurs droits et intérêts et d'amélioration de leur condition d'existence.
  • Organiser les femmes, susciter leur intérêt à la chose publique et à participer à la prise des décisions. Partout où la femme se trouve, au marché, à l'église, au quartier, au niveau du pays, elle doit prendre part active dans les instances de gestion.
  • Dénoncer  par des canaux  appropriés (Contacts, mass media, rapports  d'étude et d'enquêtes…) les crimes commis pendant les conflits armés, y inclus les crimes d'agression du territoire congolais et des violences sexuelles utilisées comme arme de destruction massive sur un long terme.
  • Assister les victimes avec des approches innovantes intégrant  la prévention en plus de  la réponse aux violences sexuelles.  
  •  Contribuer à  la lutte contre l'impunité des violences sexuelles.
  • Plaider et  promouvoir  des réponses qui  vont au-delà des conséquences  de la guerre, telles les violences sexuelles, pour  agir en faveur d' une réponse durable qui intègre la répression  des auteurs et surtout  en  œuvrant en faveur d'une coopération profitable pour le peuple de la RD Congo en lieu et place de l'accès à  ses  ressources par des voies de fait.
Les résultats atteints jusque là témoignent d'une avancée dans le domaine de la promotion et de la défense des droits humains, plus particulièrement les droits de la femme.
  • Sur terrain, le Réseau des Femmes pour la défense des Droits et la Paix, RFDP est un cadre de référence qui a réussi à faire des femmes des défenseures des droits humains. Des Comités d'Alerte pour la Paix (CAP) qui sont des structures des femmes à la base constituent des cadres d'action des femmes pour la prévention et la réponse aux violences sexuelles et basées sur le genre. L'action du RFDP et des Comités d'Alerte pour la Paix adresse la question des violences sexuelles dans une perspective à long terme en ce sens qu'elle consiste à assister les femmes victimes ensemble avec leurs communautés, dans leur propre communauté, transformer les femmes victimes des conflits en agents de leur propre changement et celui de leurs communautés. Les femmes victimes d'hier se sont ainsi organisées  pour accompagner et assister les autres et interviennent dans la médiation familiale.  
  • Dans tout notre plaidoyer dans les instances internationales, aux Nations Unies,  à l'Union européenne, auprès de certaines organisations non gouvernementales internationales et de certaines  personnalités intéressées à la question, notre cheval de bataille a toujours été de montrer qu'au delà des réponses humanitaires, les violences sexuelles devraient être traitées dans une perspective de développement durable. Fort heureusement, nous constatons avec beaucoup d'intérêt qu'au niveau de certains organismes d'aide, il y a une certaine émergence des approches de lutte contre les violences sexuelles qui adressent les violences basées sur le genre au delà des violences sexuelles en intégrant la prévention et la responsabilisation des acteurs étatiques. Tout en notant que les violences continuent sur le terrain, pour notre pays, un pas est déjà franchi, celui de promulguer  la loi sur la  répression des violences sexuelles   le 20 juillet 2006 et à laquelle le RFDP, agissant au sein de la Coalition contre les  Violences Sexuelles (CCVS), avait joué  le rôle moteur. Le pays vient de se doter d'une Stratégie Nationale de lutte contre les Violences Basées sur le Genre.
  • Agissant en Caucus des Femmes congolaises pour la Paix, ensemble nous avons stimulé l'engagement de l'élite féminine congolaise du Sud Kivu dans les partis politiques pour son implication dans les élections, et partant dans la gestion de la chose publique. Nous constatons que plus de 80 femmes ont été candidates titulaires aux élections législatives nationales et provinciales dans la province du Sud Kivu.
La mise en œuvre de cette vision se heurte cependant à des difficultés et résistances de différentes natures. Elles vont des menaces verbales, des intimidations, des bastonnades, de la privation de la liberté de circuler, des blocages d'accès aux moyens de survie à des tentatives d'assassinats. Cela exige donc du courage, un certain sens d'abnégation et un soutien familial éprouvé.
La  lutte contre les violences faites à la femme et la promotion des droits humains sont limités dans un contexte de mauvaise gouvernance. C'est pourquoi,  nous œuvrons aussi pour  contribuer à l'émergence d'un leadership politique qui va  traduire notre  vision d'une société où les citoyens accèdent aux  meilleures conditions d'existence de façon équitable.
Aussi, toutes les capacités que nous voulons voir se développer chez les femmes doivent aussi les amener à plus d'actions pour transformer les structures qui bloquent leur participation au pouvoir à tous les niveaux.
Malgré la tendance dominante observable de maintenir le Congo comme une zone trouble dans ]laquelle les prédateurs de tous bords viennent puiser des ressources en violation des mécanismes de coopération établis et au détriment des plus de 60 millions des Congolais d'aujourd'hui et ceux d'avenir,  nous avons pu bénéficier de l'appui d'autres forces plus positives et sensibles à l'injustice que vit le peuple congolais pour mener notre combat.
Le titre de Docteur honoris causa qui nous sera décerné ce jour nous donne de l'espoir que la RD Congo n'est pas abandonnée et qu'il y a quelque part au monde une poignée de gens, d' organisations et d' institutions qui se convainquent que les Congolais ont aussi droit à la vie et qu'il est injuste de maintenir 60 millions d'humains (1% de la population mondiale) dans une situation de pauvreté et d'insécurité permanente.
Notre espoir est de voir une synergie s'établir ou le peuple belge agit ensemble avec le peuple congolais pour  améliorer les conditions d'existence de nos deux peuples. Que les forces positives prennent le dessus afin que les vrais protagonistes de la violence en RD Congo, bien identifiés dans les rapports de l'ONU  sur les pillages des ressources naturelles en RD Congo et qui sont les groupes militaro-économico-politico-maffieux qui instrumentalisent les militaires au pouvoir dans les pays des grands lacs, répondent de leurs actes. 
Notre espoir est de voir enfin le peuple de la RD Congo  libre de toute emprise extérieure pour présider à sa destinée et assurer ainsi la reconstruction de son pays dans une coopération responsable et mutuellement profitable. Un pays où le citoyen participera au service national dans sa plénitude, où les cadres seront choisis sur base d'excellence intellectuelle et morale; où une stratégie de développement durable sera mise en branle; un pays qui ne sera plus sous-administré; un pays où l'impunité et la perméabilité aux forces du mal à grande échelle seront bannies. Un pays qui apportera son concours au développement humain et culturel planétaire.
C'est seulement dans un tel environnement que nous espérons que les femmes pourront voir leurs conditions d'existence s'améliorer, leur protection assurée et le respect de leurs droits humains garanti..
Que vive l'Université Catholique de Louvain,
Que vive la Belgique
Que vive la République Démocratique du Congo
Je vous remercie
Fait
à Louvain La Neuve, le 02


mercredi 3 février 2010

La MONUC en RD Congo : Forces de maintien de Paix ou pompes funèbres ?


Après 124 ans de souffrance, se résumant à 80 ans sous la férule du colonisateur Belge, 32 ans sous le joug de Mobutu et de 12 ans sous l´autoritarisme des Kabila, Père et "Fils", est-ce qu´il nous est pas encore permis d´être matures afin de comprendre les signes des temps ?

Il serait très utopique de croire à la Monuc qui, comme le décrit ma réaction ci-dessous du 08 octobre 2009, que je ré publie, vu qu´elle relève les mêmes inquiétudes concernant vos questionnements pour attirer l´attention sur notre naïveté.

Est-ce qu´il faudrait rappeler ici que, près de 20 000 hommes et 10 milliards de dollars en raison d´1 milliard l´an ont été affectés pour favoriser l´incursion des armées étrangères,le pillage, fomenter des rebellions, enterrer les victimes congolaises en lieu et place d´une vraie maintien de paix et le respect des droit de l´homme ?

Sinon, comment comprendre que tous ces moyens engloutis n´aient pas pu éradiquer la violence à l´Est et, chose incompréhensible, il sied de rappeler ici que la RDC partage plus de 10522 Km avec 9 pays voisins dont deux pays, le Rwanda et l´Ouganda posent un réel problème sécuritaire à nos frontières communes. Pourtant, sur les 10522 Km, la RDC ne partage que 817 Km avec l´Ouganda et 213 Km avec le Rwanda. Mis à part la frontière naturelle, il n´y a qu´une bande de terre de 60 Km qui sépare la RDC au Rwanda. Ainsi, près de 20000 hommes ont vaqué dix ans durant à autre chose que sécuriser une frontière de 1030 Km séparant la RDC avec l´Ouganda et le Rwanda! Pire, ils n´ont pas réussi à contenir les incursions fréquentes des troupes rwandaises sur une bande de terre de 60 Km et les 153 Km des frontières naturelles avec ce pays. Or, le plus grand problème sécuritaire à l´Est se situe plus sur les 213 Km que la RDC partage avec son voisin, le Rwanda.

Si en 10 ans, la force la plus importante et la plus onéreuse dans l´histoire des Nations Unies n´est pas arrivée à bout de sa mission, on donnerait sa langue au chat pour conclure qu´elle réussira sa mission la onzième année !

Il est grand temps de sortir de nos carcans sectaires pour un sursaut national, la situation actuelle nécessite  des actions concrètes. Je pense qu´après 124 ans d´attente pour l´accomplissement de ses aspirations, notre peuple est en droit d´agir collectivement pour se réapproprier son patrimoine commun qu´est la nation congolaise. L´étape de dénonciations serait révolue, passons à l´étape supérieure, celle  des actions effectives. Malgré nos divergences, n´oublions pas et ne négligeons pas la force de cette majorité souffrante que constitue notre peuple. A la veille du cinquantenaire de notre indépendance, la minorité, elle, constituée de nos oppresseurs, congolais et étrangers, devrait normalement être contraint de s´impliquer sur la volonté de la majorité souffrante, or, tel n´est pas le cas, pourquoi ? Est-ce du au  manque d´organisation et d´unité au sein de cette majorité ? Relevons ce défi dans les jours à venir.

Bon dimanche chez vous

Patriotiquement votre

JP-Vununu

LA MONUC EN RD-CONGO : FORCES DE MAINTIEN DE PAIX OU POMPES FUNÈBRES, PARLONS-EN, QUEL BILAN ?
 
Créée par la résolution 1279 du 30 novembre 1999, la Monuc est l´acronyme de la Mission de l´organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo. Lors de sa mise en place en 1999, la Monuc comptait 5 mille hommes et femmes. Actuellement, son effectif au 31 août 2009 est reparti comme suit: 18638 personnel en uniforme dont 16 844 soldats, 705 observateurs militaires et 1089 policiers tandis que du côté personnel civil, il se compose de deux groupes: Personnel international: 1006 et personnel local : 2539, les volontaires des Nations Unies, eux, sont  à 615 unités.
 
Cette mission des Nations Unies, l´on nous le rappelle, fait partie de l´une des missions les plus chères de l´ONU avec 1 milliard de dollars par an pour son fonctionnement. Il sied de se demander avec un tel montant, comment n´arrive t-elle pas à bien remplir sa mission ? A ce jour, plus de 50 cinquante résolutions ont été adoptées pour rien en RDC car les foyers de tensions, l´insécurité débouchant sur les massacres de paisibles congolais dans la partie Est et Orientale du pays, n´ont pas cessé et, sont  loin d´être éradiqués.
 
Le 30 novembre 2009, cette mission totalisera 10 ans d´existence en RD-Congo sans rien apporter comme prévoyait initialement son mandat. Est-ce que c´est un acte délibéré ou s´agit -il d´une réelle complexité de problèmes à résoudre ?
 
Sinon les moyens, elle en a eu et, en faisant la sommation de l´argent englouti dans ce bourbier, au 30 novembre 2009, il dépasserait, les 10 milliards de dollars, montant équivalent à peu près au financement que la RDC attend de la chine pour ses 5 chantiers !
 
Donc, le chantier de la paix, tel que proposé par la communauté internationale se chiffrant à plus d´un milliard de dollars/ L´an ,  aurait en définitive servi à autre chose que  la sécurisation du Kivu et de la partie orientale de la RD-Congo.
 
Sur ce, le commun des mortels congolais, devrait se poser la question sur la finalité de cette mission qui officiellement prendra fin ce 31 décembre 2009 et qui, nous savons d´avance, comme à l´accoutumé depuis 1999, sera prolongée pour une énième mission dont nous ignorons toujours le but. Comment comprendre que depuis 30 novembre 1999, cette mission joue plus le rôle des pompes funèbres en ramassant les morts et, n´arrive plus à sécuriser la population congolaise ? Si au départ, la mission a commencé son mandat sous le chapitre 6 de la Charte des Nations Unies, signalons pour le moment, elle fonctionne sous le chapitre 7 l´autorisant à utiliser la force pour se défendre. Or, qu´il s´agit de son mandat d´antan sous le chapitre 6 et l´actuel sous le chapitre 7, c´est bonnet blanc et blanc bonnet, pas de changement !
 
Pour essayer de comprendre cet énigme, il est important de se poser plusieurs questions afin d´essayer de constituer le Puzzle de cette mafia internationale, venue soi-disant pour aider le peuple congolais pourtant, elle est là, passive, collaborant au pillage des ressources de la RDC.
 
Comment expliquer d´un côté, que ces grandes puissances contrôlant la banque mondiale dans le cadre des institutions de Breton Wood, posent des conditions draconiennes pour prêter l´argent à la RDC et de l´autre côté, les mêmes, cette fois-ci dans le cadre de l´ONU, avaliseraient facilement le budget annuel  de plus d´1 milliard de dollars sans intérêt pour une mission de paix en RDC ? Dirions-nous que c´est de l´argent perdu où récupèrent elles les prébendes du pillage de nos ressources avec la complicité de cette fameuse mission coûteuse de paix bien transformée en service de pompes funèbres en RDC ?
 
Pendant les 12 ans de cette crise de l´Est, les congolais ont manqué d´étudier les faits et gestes de cette communauté internationale raison pour laquelle à présent et , à 2 mois et demi de la fin officielle de son mandat prévu au 31 décembre 2009, il est utile de susciter le débat sur le bilan de cette mission inutile, devenue depuis, le nœud du problème dans notre pays.
 
 
Au départ , il est connu de tous, la condamnation unanime et sans équivoque de la communauté internationale sur l´absence d´un État responsable en RDC et d´une armée à la hauteur de remplir son rôle sur toute l´étendue de notre territoire. Il a été décidé d´aider le gouvernement congolais à faire implanter son autorité même dans les parties sous contrôle des rebelles. Ainsi, 12 ans après que constate t-on, la situation reste inchangée malgré un semblant la signature des accords diplomatiques entre les pays concernés  tandis que, plusieurs milliers des congolais fuient toujours les troubles en se déambulant dans la forêt où ils sont exposés aux intempéries de toutes sortes.
 
Et lorsqu´on reproche au gouvernement congolais de ne pas avoir une armée à la hauteur pour défendre son territoire, on oublie que la même communauté internationale avait imposé un embargo sur la vente d´armes à la RDC en le mettant sur le même pied d´égalité que les troupes rebelles puisque cet embargo s´adressait à "Tout destinataire dans l´ensemble du pays". Or, il est aussi connu qu´au même moment, les groupes de toutes ces forces négatives semant la désolation au Kivu et à dans la partie orientale du pays, étaient ravitaillés en a partir de l´Ouganda et du Rwanda qui apparemment, n´étaient pas frappés de la même mesure !
 
Pourquoi la communauté internationale n´a pas pris l´option d´octroyer une grande partie de ses 1 milliard à l´équipement et l´organisation d´une armée efficace en RDC ?
A quoi aurait servi les 10 milliards de dollars de la Monuc en dix ans de présence en RDC ?
Quels sont les moyens coûteux déployés sur le terrain par cette mission au moment où elle est incapable de surveiller les mouvements d´infiltrations des forces négatives au Kivu et dans la partie orientale du pays ? Quelle crédibilité jouit encore la Monuc et les Nations Unies auprès de la population congolaise ?
 
Aujourd´hui, ces questionnements sont toujours d´actualités et, seraient sans réponses pour les moins avertis comme le témoigne cette livraison de Collete Beckmann dans son carnet posté le 3 octobre 2009 :
 
"L'ONU se prépare à une autre guerre"

Que fait la Monuc ? Voilà une question qu'il vaut mieux ne pas poser à Dungu… La Mission des Nations unies, composée de soldats marocains et indonésiens est présente dans la ville, mais tous assurent qu'elle n'entreprend jamais d'opération sérieuse contre la LRA :
« On coupe la queue du serpent, en préservant bien la tête », dit un religieux, tandis qu'un médecin assure : « Ce sont des traîtres. Lors de certaines opérations militaires, ils ont prévenu la LRA afin de lui permettre de fuir. » Une rescapée ajoute : « Les biscuits onusiens que je reçois ici à Dungu, je les avais déjà vus circuler dans le groupe qui m'avait prise en otage… »

Par contre, la grande base militaire que les soldats de la paix sont en train de construire à quinze kilomètres de la ville suscite bien des questions : pourquoi, dans ce coin perdu de la République, construire une piste capable d'accueillir des gros-porteurs, pourquoi ces hangars, ces bâtiments préfabriqués ?

Les pères Comboniens rappellent qu'en 2010, un référendum sera organisé au Sud-Soudan, qui se traduira probablement par un vote en faveur de l'indépendance, perspective récusée par Khartoum. De là à insister sur le soutien qu'Omar el-Bechir, le président soudanais, lui aussi frappé d'un mandat d'arrêt de la CPI, apporterait à la LRA afin de prendre à revers les indépendantistes du Sud-Soudan, il n'y a qu'un pas. Résultat : à toutes fins utiles, en prévision de la nouvelle guerre qui pourrait éclater au Soudan, la Monuc prépare une base arrière en territoire congolais où pourraient atterrir les appareils gros-porteurs…
 
À une telle allure, si le gouvernement congolais en particulier et les congolais en général, n´arrivent pas à tirer les bonnes conclusions sur cette ambiguïté de la Monuc, il sera trop tard à démanteler cette force qu´il faut qualifier comme étant une force d´occupation en RDC. Car, si en 10 ans avec un milliard de dollars l´an, elle n´a pas réussi sa mission, nous donnerons notre langue aux chiens pour se dire si elle va réellement réussir sa mission à la onzième année qui débutera dès le mois de décembre prochain. Dans l´entre temps, l´on rapporte que des cartouches fabriquées en Grèce, en Chine, en Russie et aux États Unies ont été retrouvées aux mains de groupes rebelles dans la région d´Ituri, dans l´Est de la RDC. Et pire encore, le carnet de Colette Braeckaman parle du ravitaillement en armes de rebelles de LRA à partir du soudan et de l´ouganda :
„Selon certaines sources, les camps de la LRA dans la Garamba auraient même été approvisionné s par des hélicoptères non identifiés, probablement envoyés par Khartoum ainsi que par des camions de Caritas Ouganda !"
 
Cependant, en parlant de cet enchevêtrement inextricable du bourbier onusien en RDC, le général Espagnol Vicente Diaz de Villagas y Herreira, lui, ayant complété et achevé le Puzzle, n´a pas hésité de démissionner un mois seulement après sa prise de fonction en septembre 2008. Il n´a pas pourtant caché la/les raison(s) de son geste, car il disait ne pas comprendre le travail qu´il devait faire sur le terrain. Au fait, cet expérimenté de général , aurait refusé de jouer le rôle d´un général affecté rien qu´au ramassage de victimes congolaises comme l´a toujours fait la Monuc. Il disait ne pas comprendre le mandat réel de la Monuc sur le terrain. Prudent, il a préféré partir pour ne plus être mêlé dans ce coup sentant les odeurs de victimes congolaises. Mais que diantre n´avions nous pas compris qu´il nous a mis la puce à l´oreille, pour qu´ à notre tour, nous complétions le Puzzle, mais toujours à nos habitudes, nos yeux et nos oreilles n´ont rien  vu et rien entendu !
 
En novembre 2008, un mois après sa démission, l´opinion s´est rendue compte de l´inefficacité des troupes de la Monuc avec la résurgence de la guerre et l´avancée des troupes de Laurent Kunda. Le gouvernement congolais débordé, parlait sur la probabilité de faire appel aux troupes angolaises. A la simple annonce sur l´arrivée des troupes angolaises, la Monuc et la communauté internationale étaient dérangées au point de jouer une diplomatie secrète afin de décourager cette option qui allait faire découvrir le pot au rose de la Monuc et ses mentors.
 
Le gouvernement congolais doit s´asseoir avec la Monuc après dix ans de présence pour évaluer son apport. Que le gouvernement cherche à travers ses partenaires de la SADC, à préparer l´après Monuc s´il veut réellement que la RDC retrouve la paix et son autorité dans les territoires occupés. Continuer à avoir une confiance aveugle à la Monuc serait très suicidaire pour l´avenir de la RDC. Répondre à la question suivante, à qui profite l´insécurité éternelle au Kivu et en Ituri ? Élèvera l´attention des congolais à être lucides et clairvoyants. 
 
Et, dix ans durant, la communauté internationale feint de trouver de solutions avec des mots compatissants en  se calfeutrant sur la naïveté congolaise !
Nous dira-t-on, que les forces négatives en RD-Congo seraient plus fortes que les Talibans et la résistance Irakienne ? Si pas, pourquoi en dix ans et avec un budget très colossale, l´équation est toujours insoluble ?
Si ailleurs, la communauté internationale a bien défini la mission confiée à ses troupes en usant une force de feu incommensurable, en RDC, la Monuc se contentent de faire les croques morts et, ses agents expatriés perçoivent des milliers de dollars de salaire sur le sang de nos compatriotes. Allez-y comprendre.

mardi 2 février 2010

Témoignage et hommage d'un fils

Mon père est mort, mon père vient d'être assassiné, abattu ce 28 janvier à 19H00 en pleine réunion de travail semble t'il à Kiliba, dans cette société sucrière pour laquelle il avait consacré une bonne partie de sa vie. Cette société qui faisait la fierté du Kivu, poumon économique de toute une région, pillée et cannibalisée par des armées étrangères et dont la résurrection consumait les dernières énergies, de ce mandataire exemplaire qui contrastait avec la majorité de ses collègues habiles à saborder les fleurons de notre économie.Le choc est d'autant plus dur pour moi qu'à 15 H00, j'échangeais encore avec lui.
 
Papa Kahegeshe est une icône pour les Bashi, c'est le type même du « mushamuka » dont il avait toutes les qualités, un tenant du « mulangane » qui a fait la force des Bashi depuis des temps immémoriaux.C'est un véritable coup dur pour les Bashi, la disparution tragique de ce digne fils du terroir, mort au front. Le front de l'amour des autres, du souci du prochain, de ceux qui n'ont personne d'autre à part Dieu.Ce septuagénaire, qui malgré que l'âge de la retraite avait déjà sonné, se  tapait encore des milliers de km de route, se tuant à la tâche, car les générations qui auraient  du prendre la relève tardaient à comprendre le sens du don de soi, du service par amour pour l'autre, par  fierté d'œuvrer pour le bien commun.Oui, cet homme représentait  le modèle type du Mushi : simple et digne, noble de cœur, honnête, serviable, discret, homme de parole, attaché au respect des traditions, des qualités qui avaient fait la force de notre communauté à l'opposé du « fancirisme » qui nous ronge actuellement.

Ceux qui l'ont assassiné ont cru abattre une communauté frondeuse, anti séparatiste, consciente des enjeux occultes dont l'accomplissement passe par l'anéantissement de ce peuple qui a vu versé le sang de bien de ses dignes fils de l'archevêque Muzihirwa, en passant par les kadogo, les enterrées vivantes de kasika, Serge Maheshe et bien d'autres ….pour que la RD Congo puisse jouer son rôle de locomotive de l'Afrique.
Tuer en un, mille réapparaîtront de sitôt….
 
Josué Mushagalusa Mwene BOJI