vendredi 18 décembre 2009

Dernier hommage à la Soeur Denise Kahambu, tuée par balle à Murhesa


LA VIE DE NOTRE SŒUR DENISE KAHAMBU
9 décembre 2009
MESSE A LA CATHEDRALE DE BUKAVU


Son Excellence Monseigneur François Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu,
Chers consacrés dans le Seigneur : Prêtres, religieux et religieuses
Chers parents et toute la famille de notre Sr Denise,
Chers frères et sœurs qui êtes venus nous soutenir et accompagner notre Sœur,
Au nom de toute la communauté du Monastère N.D de la Clarté-Dieu, je vous dis à tous un grand merci pour la sympathie que vous nous témoignez en ce jour mystérieux de la pâque de notre Sœur.
La mort de notre Sœur Denise KAHAMBU s’inscrit dans le même contexte que celle de l’Abbé Daniel que nous venons d’enterrer et de toutes les autres victimes de la méchanceté humaine dans notre région, connues ou inconnues.
Notre Sœur s’appelle Denise KAHAMBU MUHAYIRWA.
Elle est née le 12 décembre 1964 à Kiluvu, diocèse de Butembo-Beni.
Elle est entrée au monastère le 15 décembre 1991.
Elle a fait sa profession temporaire le 8 décembre 1994 et profession solennelle le 28 décembre 1999. Elle est morte le 7 décembre 2009.
Elle a exercé successivement en communauté :
Le service d’aide hôtelière, jardinière, portière et chargée de l’accueil des plus démunis, sous-maîtresse, responsable de l’exploitation agricole, chantre, responsable de l’accueil et de la porterie, et c’est dans ce service qu’elle vient de mourir. C’est aussi elle qui nous réveillait.
Elle a exercé ses responsabilités avec force et courage et nous lui reconnaissons une grande discrétion. Ces derniers temps elle était très occupée à cuire des quantités de nourriture pour les pauvres et cela chaque jour comme si elle savait que c’était la fin.
C’est un fruit mûr qui est cueilli. Le mois de décembre est un mois cher à Sr Denise et elle disait qu’elle mourrait en décembre.
Elle est morte vers 20h, après avoir célébré avec la communauté les premières Vêpres de l’Immaculée Conception et chanté le SALVE REGINA de la prière du soir : Complies.
C’est après ce chant du Salve qu’elle s’est dirigée vers son service pour desservir les tables où elle avait servi nos hôtes venus de Goma pour participer à la vêture de leurs filles, nos deux postulantes qui devaient commencer leur noviciat ce 8 décembre.
C’est vers 19h30 au sortir des Complies que nous avons pris conscience d’une présence d’hôtes indésirables dans la cour. Ceux qui l’ont abattue ne lui ont pas parlé, ils n’ont posé ni question ni recherché de l’argent. Ils l’ont poursuivi où elle courait en criant pour essayer de leur échapper, et il lui ont tiré une balle dans la cuisse. Elle est tombée sur le champ. Ils ont tiré aussi sur les visiteurs, mais ne les ont pas atteints. Ce bruit a alerté l’ensemble de la communauté ; chacune a fui comme elle pouvait mais pour nous retrouver toutes au dortoir. Très vite les assaillants sont venus derrière les portes du dortoir, mais nous n’avons pas ouvert : il n’y avait plus moyen pour nous de sortir pour secourir notre Sœur qui continuait à saigner. Après quelques minutes elle est morte.
La mort de Sœur Denise a permis d’abord à nos visiteurs d’avoir la vie sauve.
Ensuite c’est grâce à ses cris et au bruit des tirs qui l’ont atteinte que le reste de la communauté s’est mis à l’abri. Sans cela il y aurait plusieurs morts. C’est dans la douleur mais aussi dans la reconnaissance que nous célébrons cet événement. En ceci, nous disons merci à notre sœur d’avoir donné sa vie pour toute la communauté et j’invite les sœurs Trappistines à se lever et à chanter le TE DEUM. Si la chorale nous accompagne ce sera bien. Et après je continuerai.
Enfin cette mort est solidaire de tant d’autres personnes connues et inconnues, victimes innocentes des massacres dans notre milieu.
Nous remercions encore tous et chacun pour le témoignage éloquent de votre attention et de votre amour à l’égard de notre Sœur et de notre communauté.
Prions le Seigneur pour que tout ce sang répandu féconde son Eglise et lui fasse porter de bons fruits.
Que Notre Dame de la Paix et Notre Dame de la Clarté-Dieu, la Vierge toute pure, nous garde sous sa protection.
Fait à Bukavu, le 9 décembre 2009
Sr Jeanne Lubingo

Rapport de circonstances sur l'assaut du Monastère de Murhesa


Grand Séminaire de Murhesa
Théologat Saint Pie X
BP 2563 Bukavu

Objet : Rapport de circonstances
sur l’assaut du Monastère de Murhesa.

A son Excellence Monseigneur
le Nonce Apostolique de Kinshasa

Excellence,

Après l’assaut de la paroisse de Kabare, dans la nuit du 5 au 6 décembre 2009, à l’issu duquel on a tué l’Abbé Daniel Cizimya, ce soir, 7 décembre, c’est le tour du Monastère des Trappistines de Murhesa.

Quand la Communauté, à 19 h 30, a entendu des cris et des coups de feu et qu’elle s’est réfugiée au dortoir, la Mère Abbesse m’a tout de suite avisé par téléphone. J’ai saisi sans tarder Mgr l’Archevêque, l’abbé Justin Nkunzi, chargé de la commission Justice et Paix dans l’archidiocèse, les voisins et les unités militaires les plus proches, par le truchement des sœurs Filles de la Résurrection.

D’après les témoins de l’affaire, qui étaient des hôtes du monastère, la Sœur chargée de l’accueil, Sœur Denise Kahambu, qui a été tuée ensuite, a aperçu derrière elle trois hommes, qu’elle ne reconnaissait pas parmi les hôtes qu’elle avait à l’hôtellerie. Ils l’ont rencontré dans son bureau. Tout de suite, elle a couru vers le réfectoire des hôtes. Les assaillants l’ont rejointe et ont demandé : « Où se trouve le prêtre ? » Ils ont dit aussi de donner de l’argent.

Une femme parmi les hôtes a témoigné : lorsqu’elle a entendu les cris de la sœur, et qu’elle a vu un homme en armes courir derrière elle, elle s’est enfermée dans sa chambre. Les autres hôtes ont affirmé que les assaillants n’avaient pas de véhicule. Ils en ont vu trois. Les hommes ont dit deux choses : qu’on leur montre où est le prêtre et d’amener l’argent. Ils ont ravi quatre téléphones des hôtes.

La maman (parmi les hôtes) qui nettoyait les assiettes, a entendu le bruit. Elle est sortie dehors. Le militaire, qui venait de tuer la sœur, lui a demandé aussi de l’argent.Quand elle a déclaré qu’elle n’avait rien, un des assaillants a tiré sur les jambes de la maman, mais la balle est passée à côté. Et c’était la dernière balle tirée. Mais la sœur était déjà morte, couchée dans un bain de sang. Quand la maman a crié fort, le tout dernier assaillant est parti.

Déjà auparavant, d’après les hôtes et la sœur du magasin, il y a eu des gens suspects vers 18 heures (au coucher du soleil). Et d’après la sentinelle du monastère, les assaillants sont entrés nombreux, non pas par la porte principale, mais par derrière.Quelques minutes après l’attaque, la Mère Abbesse m’a rappelé pour me dire que Sœur Denise était grièvement blessée, et si je pouvais venir la prendre d’urgence pour la porter au centre hospitalier. L’Abbé François d’Assise, directeur spirituel du théologat Saint-Pie X, est allé avec le chauffeur chercher deux militaires à Mudaka (5 km du séminaire). Ils sont venus tout de suite au Monastère. Ils ont rencontré en route d’autres militaires venant de Bukavu. Puis ils sont revenus immédiatement pour me dire que la Sœur n’était plus. Alors nous sommes venus au Monastère, moi-même Recteur du théologat, l’Abbé Econome, le Directeur spirituel, le chauffeur et quelques sentinelles du séminaire. Nous sommes arrivés au même moment que la Police Nationale. Ils ont commencé à faire les constats préliminaires. La MONUC est arrivée ensuite. Elle a fait rapidement son constat et elle est partie. Il n’y avait plus rien à faire pour eux.Les vrais constats ont commencé avec l’arrivée du Vice-gouverneur sur les lieux 30 minutes après.

L’aumônier Père Bernard Oberlin (trappiste comme les sœurs) témoigne d’autre part : il venait de fermer la porte de l’Eglise, du côté extérieur (19 h 30), est passé dans la maison de l’aumônerie, puis à l’atelier pour vérifier le tableau électrique avant d’éteindre  le groupe électrogène. Il a alors entendu un sifflement anormal, a cru que cela venait du moteur et a éteint alors le contact électrique. Entendant que le sifflement cessait, il a compris que c’était la sirène du Monastère et a rallumé. Il est allé faire le tour du cloître par l’intérieur, pour comprendre ce qui se passait. Comme tout était éclairé et aucune sœur dans les pièces visitées, il a compris qu’il y avait une attaque (c’est la quatrième depuis la guerre de 96). C’est alors que, rentrant à l’aumônerie, il a reçu un coup de téléphone de la Mère Abbesse, qui lui disait de venir se protéger avec toutes les sœurs dans le dortoir du cloître. – Il y a un autre dortoir, qui avait aussi fermé ses portes et ses grilles.

Dans le dortoir fermé, les sœurs s’asseyaient par terre dans le couloir pour éviter de recevoir éventuellement une balle par une fenêtre de cellule. La Mère Abbesse et d’autres sœurs me téléphonaient au théologat tout proche. La Mère Abbesse a appris la mort de la Sœur Denise par le téléphone d’un des hôtes, qui s’était caché. D’autres échanges téléphoniques ont eu lieu avec l’évêque et d’autres personnes.

Durant tout ce temps, les Sœurs priaient le chapelet et le Psaume 129 « De profundis » pour leur sœur défunte et pour toute la communauté.Vers 21 h 30, je suis venu avec les confrères avertir les sœurs enfermées qu’elles peuvent sortir du dortoir.

La Nonciature Apostolique de Kinshasa, le Secrétaire de la Conférence Episcopale Nationale, le Gouverneur de la Province du Sud-Kivu, le Ministre Katintima et l’ancien Procureur de la République, ainsi que presque toutes les communautés diocésaines (prêtres, religieux, religieuses) m’ont appelé au téléphone ce soir, pour savoir ce qui s’est passé.

En partant, le Vice-Gouverneur m’a assuré qu’ils continueraient les enquêtes, et, avec le Major de la Police, ils ont décidé de laisser quelques policiers.Voilà comment les choses se sont passées.


 Veuillez agréer, Excellence, l’expression de ma profonde communion en Eglise.
Fait à Murhesa (au Monastère) le 8 décembre 2009 à 0 h 50.
Abbé Bunyakiri Mukengere Crispin

mercredi 16 décembre 2009

Comm. de Presse du COJESKI - France


COMMUNIQUE DE PRESSE N°2/COJESKI/BRF/2009/12/CB,
Portant sur l’assassinat de l’Abbé Daniel CIZIMYA

C’est avec une profonde tristesse que le bureau de représentation du COJESKI en France vient d’être informé de l’attaque, par des hommes armés non identifiés, de la paroisse de Kabare (située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Bukavu) et de l’assassinat de l’Abbé Daniel Cizimya, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 décembre.

À cette occasion, nous vous rappelons quelques récents évènements intervenus au Sud-Kivu :

- l’enlèvement de deux prêtres et un séminariste de la paroisse de Ciherano, dans la nuit du 2
au 3 octobre ;
- le pillage du couvent des Frères maristes à Nyangezi, dans la nuit du 5 au 6 octobre ;
- l’enlèvement, à Bukavu, de l’élève Akitowa Kapalata, le mardi 6 octobre. Il venait de
composer la chanson « Hatuone kitu » (Nous ne voyons rien) qui critique les actions des
institutions publiques ;
- l’embuscade par des hommes en armes contre un camion en provenance de Luwhindja se
dirigeant vers Bukavu, le 12 octobre. Bilan : quatre personnes tuées et sept autres gravement
blessées ;
- l’attaque, par une bande d’hommes armés, dans la nuit du dimanche 15 et au lundi 16
novembre, des villages Ciduha, Canyera et Mantu en groupement d’Irhambi Katana, dans le
territoire de Kabare. Bilan : environ 300 maisons pillées, quatorze personnes enlevées et
deux autres grièvement blessées ;
- l’attaque, par les FDLR, le mercredi 2 décembre, du centre de Kalole, situé à plus de 540 km
à l’ouest de Bukavu, dans le territoire de Shabunda qui a abouti à la destruction complète de
l’hôpital général de référence de Kalole et à l’enlèvement de sept personnes.
- Des bandits armés ont tué, ce lundi 7 décembre, aux environs de 20 heures, la sœur Denise
Kahambu Muhahirwa, dans le monastère de Murhesa en territoire de Kabare ;
- Un corps sans vie a été retrouvé, le matin de ce mardi 8 décembre, dans la rivière Kahwa en
commune de Kadutu à Bukavu. C’est le corps d’Etienne Burobo, habitant du quartier Asiatique, assassiné, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 décembre.

Le COJESKI dénonce et condamne énergiquement cet assassinat odieux, ainsi que tous les autres crimes commis sur les populations civiles à l’Est de la République démocratique du Congo. Nous continuons à dénoncer l’opération militaire en cours dans la province du Sud-Kivu, et intitulée « Kimya 2 » car nous sommes convaincus qu’elle ne consolide pas la paix mais que bien au contraire, elle est à la base de l’insécurité sur l’ensemble du territoire provincial.

Par conséquent, COJESKI France demande :

- aux autorités compétentes de mettre immédiatement fin à l’opération « Kimya 2 » ;
- au Parlement de nommer une commission d’enquête sur tous les crimes connus ce jour et
  commis sur les populations civiles dans la province
  du Sud-Kivu ;
- à Monsieur Louis Léonce Muderwa, gouverneur du Sud Kivu, de mettre en place tous les
  moyens nécessaires qui s’imposent en vue de sécuriser les populations et leurs biens.

COJESKI France présente ses condoléances les plus attristées aux familles de l’Abbé Daniel Cizimya et de Sœur Denise Kahambu Muhahirwa, ainsi qu’à l’Archidiocèse de Bukavu, et témoigne sa solidarité aux populations du Sud Kivu.

Fait à Paris, le 8 décembre 2009
Christophe BINTU
Représentant permanent

vendredi 11 décembre 2009

République démocratique du Congo : Pourquoi la guerre continue-t-elle ?



L’identité des assaillants des villages au Nord et Sud Kivu (Est de la République Démocratique du Congo) est sujet de dispute entre, d’un côté, la population locale, pour qui les assaillants sont des militaires CNDP/Fardc et, de l’autre côté, le gouvernement, la Monuc et les Humanitaires, pour qui les assaillants sont des FDLR, leurs alliés les Mai-Mai Pareco et les Fardc impayés. Le modus operandi des assaillants (tuer, violer, piller, couper les membres et incendier les habitations) donne beaucoup plus raison à la population locale qu’aux officiels.
La population ainsi que les forces vives congolaises qui sont victimes des tueries et incendies, persistent et signent que ce sont les rwandais anciens du CNDP, qui ont récemment intégré sans préparation et sans condition l’armée congolaise, qui poursuivent leur guerre d’occupation de l’Est de la R.D.Congo.
Pour plusieurs observateurs, la population considère l’actuelle situation comme une réelle occupation militaire de l’Est de la RDCongo par les rwandais et les ougandais. Certains militaires congolais disent sous le sceau de l’anonymat que l’Est est aujourd'hui entièrement entre les mains des rwandais et des ougandais, surtout pour ce qui est du commandement militaire des troupes. Cela n’empêche que certains officiers congolais continuent d’y occuper des fonctions administratives de haut rang, mais sans impact réel sur le commandement des troupes, leur logistique et leur gestion quotidienne. En d’autres termes, ces officiers congolais seraient utilisés pour masquer la réalité d'une occupation militaire lancée depuis les opérations militaires dites conjointes entre la RDC et le Rwanda contre les FDLR, la RDC et l’Ouganda + Soudan contre les LRA, les rebelles de Joseph Kony. Ces militaires congolais disent que ces opérations n’ont jamais été conjointes car, non seulement les congolais y étaient marginalisés et affamés, mais aussi il n’y a jamais eu une seule bataille entreprise en commun. Le terme qui aurait convenu pour les qualifier est, selon eux, «opérations parallèles». Il faut noter que les rwandais et les ougandais débarquaient en R.D.Congo sans comité d’accueil du côté congolais et sans jonction avec les militaires congolais. Ils allaient directement là où ils voulaient aller. Les habitants de Rubare et de Bunagana, au Nord Kivu, les voyaient venir du Rwanda et de l’Ouganda, certains par les sentiers de la brousse et d’autre par la route, avec femmes, enfants, et vaches.
Pour tromper l’opinion nationale et internationale, une cérémonie de départ avait été organisée avec fanfare! Grande réussite médiatique pour les faussaires! Avec la frontière ouverte et contrôlée par les rwandais, les occupants peuvent passer la journée au Rwanda et la nuit en R.D.Congo en y commettant les massacres et les incendies. Cette stratégie de la chauve-souris réussit bien aux occupants qui peuvent commettre tous les crimes possibles et les faire endosser aux FDLR, LRA, RUD, FRF, Fardc impayés, Mai-Mai, etc.
Dans certains des derniers rapports, on accuse l’armée congolaise de tuer les populations civiles à l’est du pays sans, toutefois, faire mention de sa vraie composition. Selon plusieurs témoignages, des Interahamwe recyclés au Rwanda, des démobilisés de l’armée rwandaise, des CNDP et des RCD acquis à la cause du Rwanda ont infiltré l’armée. Certains parmi eux sont aux commandes de l’opération Kimia II.
Si on ne cite pas ces détails concernant les Interahamwe recyclés au Rwanda, les militaires du RCD demeurés inamovibles à l’est et les miliciens du CNDP intégrés dans la précipitation pour le besoin «de la paix des cimetières», il y a alors, dans la façon dont l’histoire «officielle» du pays continue d’être écrite, des éléments de falsification de la réalité préjudiciables pour l’armée congolaise même et la Nation toute entière.
Pour faire avancer l’histoire du pays, il faut se demander: «Pourquoi la guerre se poursuit-elle?». Depuis 1990 jusqu’à ce jour, l’enjeu principal n’a pas changé pour les acteurs majeurs de cette guerre d’usure: esclavagiser les populations congolaises et piller leurs matières premières stratégiques, sans en payer le prix réel et en prenant appui sur les sous-traitants de la région des Grands-Lacs. Tant pis si cela aboutit à la balkanisation du pays! Pour qu’elle ne devienne une réalité, il faudra que tous ceux qui ont orchestré cette guerre d’agression et les entreprises qui l’ont financée soient l’objet des pressions «des maîtres du monde», pour qu’ils rendent compte des six millions de morts devant la justice.

© Réseau Paix pour le Congo






jeudi 3 décembre 2009

Silence : on tue et on viole en République démocratique du Congo


Le peuple de la République démocratique du Congo souffre au su et au vu de tout le monde. Ces gens n'ont rien fait pour mériter cette souffrance. Je demande, je supplie les dirigeants des pays occidentaux d'aider le gouvernement de Joseph Kabila à pacifier le pays et à œuvrer pour le bien être de l'ensemble de la population. Le pays est entre les mains des brigands et des arrivistes, qui pillent, violent, et tuent, sans aucun état d'âme. La corruption n'épargne personne, du Président de la République au dernier des fonctionnaires.

Christophe BINTU

Souffrance de la femme congolaise

Poème de douleur et Poésie de souffrance                                        
Dis-moi femme congolaise et femme du Kivu
Pourquoi mouilles-tu le pagne de tes larmes ?
Et dis-moi pourquoi ainsi tu me regardes ?
J’ai l’impression que tu le sais : Tu souffres
Mais ta tristesse m’affecte et me rend malade

Dis-moi d’où vient cette peine qui te désole
Dis-moi ce qu’ils ont fait de ta dignité ?

A l’occasion tu ris, même si ça ne va pas
Un tourbillon de mélancolie et de joie
Dans tes yeux une évidente incertitude
Du monde autour de toi, mais une vraie solitude
Voilà tout cela nous invite à nous interroger

Souffrance, souffrance, souffrance
Voilà ce que je ressens quand j’y pense
A ces viols et violences sexuelles dont tu es victime
A l’incapacité de ton gouvernement à te protéger
Au silence coupable et complice de ceux qui ont le pouvoir
A l’attitude de ceux-là qui te rejettent, comme si c’était ta faute

C’est vers toi que va ma pensée la plus profonde
Tes force, courage et foi nourrissent mon espoir
Je prie pour qu’un jour justice te sois rendue
Que ton honneur soit réhabilité
Que tu retrouves le sourire
Que ton humiliation se transforme en victoire

Poème d'Arnaud, modifié par Christophe BINTU