vendredi 20 novembre 2009

Les Grands Lacs : grands crimes, grandes injustices

17.11.09 FCSAN

Face à ce qui est en train de se passer dans la région de l’est de la RDC avec l’infiltration des troupes ruandaises et l’attitude passive et négative des forces de l’ONU, où des tueries sélectives se déroulent à Bukavu et ses alentours d’où la population fuit terrorisée, la Fédération de Comités de Solidarité avec l’Afrique Noire lance un appel à toutes les personnes avec bonne volonté, pour le faire connaître. Nous vous remercions beaucoup tout ce que vous faites.

La plus grande guerre de l’histoire est encore en train se livrer dans la région des Grands Lacs, qui comprend plusieurs pays de l’Afrique Centrale. Est-ce que c’est possible dans cette ère des communications cacher des millions de victimes? L’International Rescue Committee a comptabilisé plus de 5,4 millions de personnes décédées, la majorité d’entre elles depuis l’invasion du Congo par les forces du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi.
La plus grande partie des victimes ne provient pas d’affrontements entre des armées régulières, ni de la faim, ni des maladies conséquence des fuites massives des réfugiés terrorisés, mais de massacres systématiques et planifiées pour éliminer des grands groupes de population. Jamais une aussi grande tragédie ne s’est produite depuis la II Guerre Mondiale. Le silence sur ce conflit est inouï. Comme l’est aussi le différent traitement que pendant toutes ces années ont reçu les responsables des crimes. Tandis que les responsables de quelques massacres qui se sont produites en 2004 contre les rwandais tutsis sont jugés et condamnés dans des tribunaux spéciaux, d’autres auteurs de cette tragédie comme le leader du Front Patriotique Ruandais (FPR) et actuel Président du Rwanda, Paul Kagame, reçoivent la protection et le soutient de grandes puissances mondiales et des entreprises multinationales, et ils sont présentés comme des gouvernants modèle et démocratiques.
Un exemple de ce paradoxe s’est produit en 1998, lorsque le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ont commencé l’invasion du Congo. Les rapports des Nations Unies révèlent des attaques spécialement cruels contre la population civile : dans certaines régions, 75% des enfants de moins de 2 ans est mort ; 33% de la population congolaise avait une nécessité urgente d’aliments. Le but de cette guerre était le pillage des immenses ressources minières du Congo (or, diamants, coltan, cassitérite, cuivre, cobalt,  …). Et, malgré avoir reconnu la responsabilité du Rwanda et de l’Ouganda, l’ONU a laissé passer huit mois et a permis au groupe armé extrémiste tutsi de continuer à massacrer la population civile congolaise, et les réfugiés ruandais, à un rythme de cent mille personnes par jour. « Ces morts sont les résultats direct de l’occupation faite par le Rwanda et l’Ouganda », déclaraient les rapports de l’ONU, qui paradoxalement n’a même  bougé d’un doigt, ni avant ni maintenant, pour que les responsables de ces pays soient jugés par des tribunaux indépendants.
Entre les millions de personnes assassinées se trouvaient 9 espagnols, coopérants et missionnaires qui ont probablement été tués parce qu’ils étaient témoins gênants des massacres. En 2005, le Forum International pour la Vérité et la Justice dans l’Afrique des Grands Lacs, présidé par Juan Carrero Saralegui, a déposé une plainte devant l’Audience Nationale espagnole pour éclaircir tous ces assassinats. Parmi les organisations qui constituent ce Forum se trouve la « Fundación S’Olivar » aussi présidée par Juan Carrero.
 
Après trois ans d’enquêtes, le juge de l’Audience Nationale, M. Fernando Andreu Merelles, a émis des mandats d’arrêt contre 40 hauts commandements du FRP. Quelques dirigeants du Rwanda commencent à trouver des difficultés quand ils voyagent dans d’autres pays. Paul Kagame profite de l’immunité car il est le président.
Différentes personnes –spécialement des ruandais exilés-, commencent à être victimes de persécutions, menaces ou tortures à cause de ce procès judiciaire. Maintenant, la propre ONU se lance contre la « Fundación S’Olivar » : un Groupe d’Experts des Nations Unies a exigé aux organismes qui financent cette organisation, de présenter tous les documents sur les subventions qu’ils ont données pendant les dernières années, pour vérifier l’appui présumé de cette fondation à un groupe armé. Cependant, les comptes de la Fundación, dont le budget ne dépasse même pas 50.000 euros par an, utilisés de manière presque exclusive pour financer les actions légales dérivées de la plainte, et pour organiser des actions de dialogue entre les ruandais, sont clairs et transparents.
Il semble aussi transparent qu’il s’agit d’une action qui a comme but de discréditer l’organisation et l’étouffer économiquement. Au moment où l’ONU finira ses enquêtes et découvrira que les accusations étaient infondées, le mal sera peut être déjà fait.
La Mission de Paix déployée par les Nations Unies au Congo est sévèrement questionnée ces jours par des organisations internationales comme Pax Christi, War Child y Oxfam. Cependant, au lieu de mettre de l’ordre, les Nations Unies ont décidé de se placer du côté des assassins, et d’attaquer les organisations qui travaillent pour la justice et la réconciliation. Les Nations Unies ont décidé de ne pas défendre les victimes.
Pourquoi un organisme international si important comme les Nations Unies se permet d’attaquer une petite organisation de Majorque ? Peut-être parce que cette fondation avec ses actions légales en recherchant la vérité, met en question les vérités officielles ? Peut-être parce que en se préoccupant par les vies de millions de personnes insignifiantes elle met en évidence les intérêts des multinationales qui exploitent, de façon  clairement illégale, les richesses naturelles du Congo ? Même s’ils ne sont pas nombreux, même s’ils n’ont pas beaucoup de moyens, Juan Carrero et les membres de S’Olivar savent qu’ils ont avec eux la force de la vérité. Une vérité qui ouvre des brèches dans les versions officielles et qui dérange les gens qui ont le pouvoir. Peut-être grâce à cette petite organisation un jour on verra dans le banc des accusés les responsables et les bénéficiaires de la plus mauvaise guerre de l’histoire.

Fédération de Comités de Solidarité avec l’Afrique Noire
(Federación de Comités de Solidaridad con África Negra)

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