vendredi 11 décembre 2009

République démocratique du Congo : Pourquoi la guerre continue-t-elle ?



L’identité des assaillants des villages au Nord et Sud Kivu (Est de la République Démocratique du Congo) est sujet de dispute entre, d’un côté, la population locale, pour qui les assaillants sont des militaires CNDP/Fardc et, de l’autre côté, le gouvernement, la Monuc et les Humanitaires, pour qui les assaillants sont des FDLR, leurs alliés les Mai-Mai Pareco et les Fardc impayés. Le modus operandi des assaillants (tuer, violer, piller, couper les membres et incendier les habitations) donne beaucoup plus raison à la population locale qu’aux officiels.
La population ainsi que les forces vives congolaises qui sont victimes des tueries et incendies, persistent et signent que ce sont les rwandais anciens du CNDP, qui ont récemment intégré sans préparation et sans condition l’armée congolaise, qui poursuivent leur guerre d’occupation de l’Est de la R.D.Congo.
Pour plusieurs observateurs, la population considère l’actuelle situation comme une réelle occupation militaire de l’Est de la RDCongo par les rwandais et les ougandais. Certains militaires congolais disent sous le sceau de l’anonymat que l’Est est aujourd'hui entièrement entre les mains des rwandais et des ougandais, surtout pour ce qui est du commandement militaire des troupes. Cela n’empêche que certains officiers congolais continuent d’y occuper des fonctions administratives de haut rang, mais sans impact réel sur le commandement des troupes, leur logistique et leur gestion quotidienne. En d’autres termes, ces officiers congolais seraient utilisés pour masquer la réalité d'une occupation militaire lancée depuis les opérations militaires dites conjointes entre la RDC et le Rwanda contre les FDLR, la RDC et l’Ouganda + Soudan contre les LRA, les rebelles de Joseph Kony. Ces militaires congolais disent que ces opérations n’ont jamais été conjointes car, non seulement les congolais y étaient marginalisés et affamés, mais aussi il n’y a jamais eu une seule bataille entreprise en commun. Le terme qui aurait convenu pour les qualifier est, selon eux, «opérations parallèles». Il faut noter que les rwandais et les ougandais débarquaient en R.D.Congo sans comité d’accueil du côté congolais et sans jonction avec les militaires congolais. Ils allaient directement là où ils voulaient aller. Les habitants de Rubare et de Bunagana, au Nord Kivu, les voyaient venir du Rwanda et de l’Ouganda, certains par les sentiers de la brousse et d’autre par la route, avec femmes, enfants, et vaches.
Pour tromper l’opinion nationale et internationale, une cérémonie de départ avait été organisée avec fanfare! Grande réussite médiatique pour les faussaires! Avec la frontière ouverte et contrôlée par les rwandais, les occupants peuvent passer la journée au Rwanda et la nuit en R.D.Congo en y commettant les massacres et les incendies. Cette stratégie de la chauve-souris réussit bien aux occupants qui peuvent commettre tous les crimes possibles et les faire endosser aux FDLR, LRA, RUD, FRF, Fardc impayés, Mai-Mai, etc.
Dans certains des derniers rapports, on accuse l’armée congolaise de tuer les populations civiles à l’est du pays sans, toutefois, faire mention de sa vraie composition. Selon plusieurs témoignages, des Interahamwe recyclés au Rwanda, des démobilisés de l’armée rwandaise, des CNDP et des RCD acquis à la cause du Rwanda ont infiltré l’armée. Certains parmi eux sont aux commandes de l’opération Kimia II.
Si on ne cite pas ces détails concernant les Interahamwe recyclés au Rwanda, les militaires du RCD demeurés inamovibles à l’est et les miliciens du CNDP intégrés dans la précipitation pour le besoin «de la paix des cimetières», il y a alors, dans la façon dont l’histoire «officielle» du pays continue d’être écrite, des éléments de falsification de la réalité préjudiciables pour l’armée congolaise même et la Nation toute entière.
Pour faire avancer l’histoire du pays, il faut se demander: «Pourquoi la guerre se poursuit-elle?». Depuis 1990 jusqu’à ce jour, l’enjeu principal n’a pas changé pour les acteurs majeurs de cette guerre d’usure: esclavagiser les populations congolaises et piller leurs matières premières stratégiques, sans en payer le prix réel et en prenant appui sur les sous-traitants de la région des Grands-Lacs. Tant pis si cela aboutit à la balkanisation du pays! Pour qu’elle ne devienne une réalité, il faudra que tous ceux qui ont orchestré cette guerre d’agression et les entreprises qui l’ont financée soient l’objet des pressions «des maîtres du monde», pour qu’ils rendent compte des six millions de morts devant la justice.

© Réseau Paix pour le Congo






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